19/03/2018- SemTech- Épigraphie et numérique

Michèle Brunet Université Lumière Lyon 2 UMR 5189 HiSoMA Épigraphie et numérique : quelle incidence des nouvelles technologies sur la discipline et le métier ? Afin de dissiper d’entrée de jeu les malentendus, on commencera par donner quelques définitions expliquant en quoi consiste la mise en oeuvre de technologies numériques pour la publication des corpus d’inscriptions sur le Web, telle qu’elle se pratique depuis une vingtaine d’années déjà. Puis, en examinant quelques exemples, on montrera sur quoi exactement portent les transformations induites par l’outillage numérique : contenu des publications, édition des textes, construction des corpus, en se plaçant au double point de vue de l’éditeur et du lecteur-chercheur. En se livrant ainsi à une sorte d’« archéologie du travail savant », on mettra en lumière l’incidence des techniques et des vecteurs de diffusion sur la production scientifique elle-même : re-qualification des documents (inscriptions ou estampages), visualisation statistique et heuristique des données sont le point de départ pour de nouvelles interprétations. Mais l’économie de l’argumentation s’en trouve elle aussi modifiée et partant, les modes de validation des résultats. En reconfigurant la chaîne auctoriale, les techniques du numérique induisent de ce fait aussi une transformation de certaines règles de l’édition critique savante. Par conséquent, il apparaît essentiel de s’adapter à cette transition technologique et, mieux encore, de s’en saisir comme d’une opportunité, afin d’assurer, entre l’âge de l’imprimé et l’âge du numérique, une passation dans de bonnes conditions, c’est à dire sans perte des acquis, connaissances et savoir-faire de la discipline « épigraphie », bâtis depuis bientôt deux siècles au sein une communauté académique dynamique et internationale.