Responsable et contact : Sylviane Déderix (University of Warsaw, Department of Aegean and Textile Archaeology)


Collaboratrices : Katerina Boukala (Chercheuse indépendante), Niki Papakonstantinou (Aristotle University of Thessaloniki, School of History and Archaeology & British School at Athens) & Francesca Porta (University of Bologna, Department of History and Cultures)

Institutions partenaires et co-financements:

  • Mediterranean Archaeological Thrust

Des tombes soit isolées soit groupées en cimetières sont attestées au nord de l’agglomération minoenne de Malia ainsi qu’à l’ouest, en bordure de mer et dans les environs de la ville moderne. Ces tombes constituent un assemblage hétérogène tant du point de vue typologique que chronologique. Elles appartiennent à des types divers et, d’après les données publiées, elles dateraient du Minoen Ancien IIB (2450-2200 av. J.-C.) au Minoen Récent IIIB (1330-1190 av. J.-C.) ou IIIC (1190-1070 av. J.-C). Par ailleurs, ces tombes ont été mises au jour par une quinzaine d’archéologues différent·e·s (certain·e·s travaillant pour le compte de l’École française d’Athènes, d’autres pour le Service des Antiquités grec) durant des campagnes qui se sont échelonnées de 1915 à 1979 et qui ont produit des jeux de données inégaux mais souvent incomplets. En effet, au-delà de leur hétérogénéité, les sites funéraires maliotes se caractérisent par la méconnaissance dont ils font l’objet. Aucun n’a été publié de manière intégrale et définitive (en tout cas selon les standards actuels), et les données se trouvent donc dispersées dans des rapports préliminaires et des synthèses parfois contradictoires. Pour tenter de pallier certaines lacunes, le projet « Pratiques funéraires minoennes à Malia » a été lancé en 2020 afin de réexaminer l’intégralité des données issues des tombes fouillées sous l’égide de l’École française d’Athènes. Il s’agit de compulser les archives, de réétudier le matériel ostéo-archéologique et archéologique, et de tenter de glaner quelques indices sur le terrain – bien que l’immense majorité des tombes ont été soit remblayées, soit détruites. L’objectif est de compiler et de synthétiser la documentation sous la forme d’une monographie présentant l’état de la question. C’est là une étape essentielle avant de, peut-être, un jour, reprendre les fouilles pour collecter de nouvelles données conformément aux protocoles de l’archéothanatologie et ainsi lever un peu plus le voile sur les pratiques funéraires maliotes.