Longtemps négligées ou publiées uniquement pour leurs inscriptions, les bases de statues grecques sont depuis une vingtaine d’années l’objet de recherches renouvelées. L’importance matérielle, esthétique et symbolique de la base n’est plus à démontrer : c’est elle qui permet de constituer une œuvre sculptée en monument à proprement parler. Par leur nombre et leur découverte parfois in situ, les bases permettent d’appréhender, dans leur contexte matériel et historique, les pratiques sociales, religieuses et politiques au fondement de la création statuaire dans l’Antiquité, y compris en l’absence de toute sculpture conservée. Du fait de son statut complexe, à l’interface entre l’œuvre, le commanditaire et le destinataire, et à cause de la diversité des approches disciplinaires possibles, la base de statue n’a encore jamais fait en tant que telle l’objet d’un bilan méthodologique complet, qui puisse fournir un cadre général pour son étude et son interprétation. Le colloque se propose ainsi de faire le point sur les perspectives actuelles et de rassembler les différentes approches disciplinaires pour les faire dialoguer. Loin d’être un simple support, la base de statue apparaît comme un lieu de mémoire plus global, et un pivot essentiel dans le paysage archéologique.