Rendez-vous de l’Histoire de Blois – Table ronde organisée par l’EFA


vendredi 7 octobre 2016    
Toute la journée
Rendez-vous de l’Histoire de Blois – Table ronde organisée par l’EFA

Salle 25, ESPÉ CVL

Entre Orient et Occident. Partir en Grèce, des croisés aux réfugiés

Le dilemme Orient ou Occident fait partie de la problématique grecque (dans toutes le conceptions et évolutions que ce terme puisse connaître en fonction de la période historique observée et du point de vue adopté) depuis le Moyen Age jusqu’au XXIes. au point qu’un célèbre Premier Ministre grec interrogé sur la question au moment de l’entrée du pays dans la CEE affirmait qu’il préférait « être le balcon de l’Occident donnant sur l’Orient plutôt qu’un pont entre les deux ». Dans cette table ronde la question  est abordée du point de vue de personnes qui partent pour la Grèce. Que cherchaient-elles en y allant et que trouvaient-elles sur place ? Est-ce un simple point de passage ou un lieu d’installation permanent ? Comment ce voyage influence-t-il leur vie ? Se créé-t-il un lignage de voyageurs (on pense à priori au Grand Touret ses avatars)  et cela- a –t-il un impact sur le pays ? Enfin on pourra se demander si le fait d’être parti en Grèce peut devenir un effet structurant des pratiques communes d’identification pour des personnes que tout le reste (classe, nationalité, religion, langue) sépare.

Participants :
Brendan Osswald EFA, membre scientifique de 2e année
Partir pour l’Épire à la fin du Moyen Âge (XIIIe-XVe)

Lena Korma EFA, membre scientifique de 1e année
Partir en Grèce pour combattre : l’Armée française d’Orient pendant la Grande Guerre, 1915-1918

Iris Polyzos EFA, membre scientifique de 3e année
Partir en Grèce dans le contexte des mobilités actuelles : le cas des migrants entrepreneurs du centre-ville d’Athènes   

Tassos Anastassiadis EFA, directeur des études, section moderne et contemporaine
Grand Tour et Mission civilisatrice RIP ? Des archéologues, missionnaires et philhellènes aux touristes et technocrates

Modératrice :
Vassa Kontouma EPHE, maître de conférences

Résumés

Partir pour l’Épire à la fin du Moyen Âge (XIIIe-XVe)

La Grèce d’après 1204 connut de nombreuses migrations et l’Épire, bien que n’ayant pas été conquise par les Croisés, n’a pas échappé au phénomène. L’Épire accueillit tout d’abord au début du XIIIe siècle des réfugiés grecs fuyant l’avancée des conquérants latins. Mais les migrations suivantes prirent souvent la forme d’invasions, de la part d’Italiens, de Serbes ou d’Albanais, notamment au XIVe siècle. On s’interrogera bien évidemment sur les motivations et les objectifs de ces envahisseurs. Parfois, certains seigneurs d’origine étrangère régnèrent en Épire à l’invitation ou en tout cas avec l’assentiment de la population locale. Quelle que soit la façon dont ces seigneurs arrivèrent au pouvoir, il est cependant frappant de constater à quel point leur souci constant fut de faire accepter leur domination en se montrant respectueux des traditions locales et en occultant autant que possible leur origine étrangère. Les Ottomans reprirent en partie cette politique. Enfin, en dehors des migrations, il conviendra d’évoquer les divers voyageurs, pèlerins et commerçants qui se rendirent en Épire sans pour autant s’y installer.

Partir en Grèce pour combattre : l’Armée française d’Orient pendant la Grande Guerre, 1915-1918

Le but de cette annonce est de mettre l’accent sur tous ces soldats qui partent en Grèce pendant la Première Guerre mondiale et composent le troisième front de cette guerre : le front d’Orient. Plus précisément, l’Armée française d’Orient (AFO) était composée à ses débuts, à l’automne 1915, des survivants du corps expéditionnaire français ayant participé aux opérations des Dardanelles/Gallipoli, réunis à Thessalonique. Elle constitua la partie française des Armées alliées d’Orient (AAO) qui assumèrent de 1915 à 1918 le front sud-est de la Première Guerre mondiale. D’un corps expéditionnaire franco-britannique de quelques dizaines de milliers d’hommes à la fin de 1915, les Armées alliées d’Orient finissent par constituer un véritable groupe d’armées de 650 000 hommes en 1918, comprenant divers contingents (italien, grec, serbe, russe, roumain, tchèque et troupes coloniales venues du Sénégal, d’Annam, d’Égypte ou d’Inde).
D’après les témoignages des protagonistes eux-mêmes et les archives déjà dépouillées, tant en France qu’en Grèce, nous allons essayer, tout d’abord, de voir comment tous ces soldats ont vécu leur arrivée en Grèce. De plus, nous allons tenter d’examiner comment ils ont pu s’adapter à la réalité quotidienne grecque de cette époque-là et quelle a été leur relation avec les populations civiles et les autorités grecques. Enfin, il serait intéressant d’étudier comment ils ont perçu leur départ de Grèce et si le fait qu’ils ont fait leur service militaire en Grèce pendant la Grande Guerre a signifié quelque chose de particulier pour eux.

Partir en Grèce dans le contexte des mobilités actuelles : le cas des migrants entrepreneurs du centre-ville d’Athènes   

Dans le contexte actuel des mobilités vers l’espace euro-méditerranéen, le but de cette intervention est d’analyser les processus d’insertion, sociale et spatiale, des migrants internationaux à Athènes. L’accent est mis aux migrants qui sont établis comme commerçants dans les quartiers centraux de la ville. L’intervention se focalise, d’une part, aux principaux caractéristiques de cette population, ainsi qu’aux géographies commerciales produites par ce phénomène et, d’autre part, aux parcours migratoires progressifs que ces migrants construisent, dès leur arrivée et jusqu’à leur installation dans le commerce. Le cas des migrants entrepreneurs est étudié à travers une approche pluridisciplinaire qui fait appel à trois outils principaux : relevés et observations sur le terrain, entretiens semi-directifs et traitement cartographique de données quantitatives. L’intervention est basée à une recherche en cours, mené à l’École française d’Athènes, et qui s’intitule « Tendances et perspectives de l’entreprenariat ethnique dans le centre-ville d’Athènes ».

Grand Tour et Mission civilisatrice RIP ? Des archéologues, missionnaires et philhellènes aux touristes et technocrates

Le voyage en Grèce du XIXe se caractérise par une double motivation : s’inscrire dans le lignage des illustres ancêtres ayant visité ce « berceau de la civilisation européenne » et participer, d’une manière ou d’une autre à la restauration de la Grèce à sa gloire passée. On a beau être volontaire international philhellène, archéologue, missionnaire, ou, sublime délicatesse, tout à la fois ; on a beau aussi être de droite ou de gauche, clérical ou anticlérical, colonialiste ou socialiste, une chose est claire, l’intérêt synchronique pour la Grèce et la fascination diachronique pour une civilisation antique connue à travers ses textes et productions culturelles s’irriguent mutuellement. Mais ce modèle peut-il toujours être pertinent à l’heure de l’utilitarisme, de la marchandisation du voyage, de la globalisation, de l’effervescence multiculturelle et de la « provincialisation de l’Europe » ?

 

CONTACTS

Sophia Zoumboulaki
Assistante administrative pour la Direction des Études
sophia.zoumboulaki@efa.gr
+ 30 210 36 79 904

Nolwenn Grémillet
Communication
nolwenn.gremillet@efa.gr
+ 30 210 36 79 943